mercredi 26 mars 2008

Le hameau de Fleury

L'existence du hameau de Fleury semble remonter à une période très ancienne et pourquoi pas l'époque Gallo Romaine. Pour certain le Y atteste la présence d'un campement romain à proximité.

Après la conquête de la Gaule, César établit des praesidia (fortin) de plus ou moins grandes importances chargées de réprimer les troubles et protéger l'Empire Romain.
Les vétérans romains, c'est à dire les anciens légionnaires, sur qui Rome avait une grande confiance, se voient attribuer des privilèges et des terres.

"Ceux ci ne tardèrent pas à se fusionner avec les survivants des peuplades vaincues, et cette fusion, dont le résultat fut de faire disparaître presque complètement la langue et les usages de la Gaule encore barbare, produisit la population qu'on désigne sous le nom de Gallo-romains".

Abbés Dehaisnes et Bontemps - Histoire d'Iwuy

Citons à présent la découverte faite en 1899, sur les terres de la Cense de Fleury. Sous une pierre de 1m x 0,70, on découvrit une maçonnerie de pierre blanche, ayant la forme d'une petite chapelle,et renfermant une urne antique en terre blanche, laquelle contenait des ossements humains en partie calcinés.

jeudi 20 mars 2008

Description de la position Nervienne

"Tous les Nerviens avaient pris position de l'autre coté de cette rivière et ils y attendaient l'arrivée des Romains avec les Atrébates et les Viromandues, leurs voisins, car ils avaient persuadé ces deux peuple de tenter avec eux la chance de la guerre; ils comptaient aussi sur l'armée des Atuatuques, et en effet, elle était en route; les femmes et ceux qui en raison de leur âge, ne pouvaient être d'aucune utilité pour la bataille, on les avait entassés en un lieu que des marais rendaient inaccessible à une armée."

mercredi 19 mars 2008

Les Hautes frêtes

Bien que le site "des hautes frêtes" (crêtes) ne soit pas naturel, surtout les larges fossés qui l'entoure, un doute subsiste sur son origine, les historiens locaux l'attribut à un camp Romains. Toutefois ce lieu a également été témoin du passage des troupes de Villars en 1712, alors ?

Frête : crète, élévation de terrain le long d'un fossé qui borde un champ. (Jean DAUBY)

Description :

Il s'agit en fait d'un ensemble de talus situés sur la rive gauche de la Selle, près du hameau de Fleury. Ce site pourrait très bien correspondre au camp provisoire construit juste avant la bataille : "Pendant ce temps, les six légions qui étaient arrivées les premières, ayant tracé le camp, entreprirent de le fortifier." Mais il pourrait également correspondre à un camp Romain utilisé ultérieurement à la bataille.


Cette photographie est prise de la route reliant Haspres à Denain, au hameau de Fleury. Nous pouvons apercevoir en contre bas la Selle, et au loin le site des hautes frêtes ou hautes crêtes. C'est également à cet endroit qu'Auguste Caullet, propriétaire d'une sucrerie a découvert les restes d'une sépulture datant de l'époque Gallo Romaine (M.HENAULT).

Notons qu'a cet endroit, il existait autrefois de vastes marais, encore visibles sur des plans datant de l'Empire.

Charles Laurent auteur de l'histoire de la Franche Ville d'Haspres indique : "emplacement d'un campement romain indiqué par des vastes fossés ayant servi de défenses. Vers 1880, à certains endroits, on pouvait encore y passer avec une voiture. Aujourd'hui (1934), ces fossés sont presque comblés. Ils entourent la hauteur située vers Noyelle sur Selle, Lieu Saint Amand."

Le site fut au XX° siècle utilisé comme oseraie, ce qui explique la présence d'arbres et de taillis. On y fabriquait des mandes (panier d'osier rond à deux oreilles).

Selon Pierre TURQUIN

L'absence de précision topographique sur le lieu exacte de la bataille suscite de nombreuses interrogations. De plus l'absence de source sur le terme SABIS complique la reflexion.

Néanmoins Pierre Turquin nous apporte les éléments étymologiques suivants :

- Sur un diplôme de 706, s'agissant de Solesmes : "villa nostra nocopante Solemio quae ponitur in pago Fanmartinse super fluvio SAVE"
- Traduction du XIV° siècle : "une ville qui a non (sic) Solesmes, qui siet au pays de Fanmars sur un fleuve que on appielle SES"
- En 937, la charte d'Arnould mentionne Douchy "super fluvio SAVO"
- En 950, "Dulcis, super fluvium SAVUM"
- En 964, "In Hainaco pago super fluvium SEVA" au sujet de Douchy et de Noyelles
- etc, ...

Son analyse linguistique est intéressante, car de SAVE, SAVU, SEVA, SES il remonte facilement à SABIS, SABIM.

SAVIS devient SAUIM (à noter qu'au cours du temps le B s'est transformé en V, par exemple OSTREBAN autrefois pour OSTREVENT aujourd'hui).
SAVE devient SAUE
SEVA devient SEVE (dont on retrouve la racine pour les villes de Douchy et Noyelle)
SEE ou SE
SEELLE qui signifie petite SE.


Donc pour lui aucun doute : SABIS, SAVU, SEVA, SES désigne bien la Selle.


Pierre Turquin est l'auteur de l'Histoire de Saulzoir et de différents essais sur la bataille de la Sabis.

Le camp romain

"César, après trois jours de marche à travers leur pays, apprit en interrogeant les prisonniers que la Sabis n'était pas à plus de dix milles de son camp". Soit environ 15 km.

César pourvu de ces renseignements, décide comme chaque jour d'établir un nouveau camp. Pour cela il envoie en avant des éclaireurs et des centurions chargés de choisir une bonne position :

"La configuration du terrain que les nôtres avaient choisi pour le camp était la suivante : Une colline toute en pente douce descendait vers la SABIS, cours d'eau mentionné plus haut; en face, de l'autre côté de la rivière, naissait une pente semblable, dont le bas, sur deux cents pas environ, était découvert, tandis que la partie supérieure de la colline était garnie de bois assez épais pour que le regard y pût difficilement pénétrer. C'est dans ces bois que l'ennemi se tenait caché; sur le terrain découvert, le long de la rivière, on ne voyait que quelques postes de cavalier. La profondeur de l'eau était d'environ trois pieds."

Les Romains construisent toujours leur camp de la même manière, ce qui permet une réalisation rapide. Les camps sont généralement de forme carré ou rectangulaire, tracés sur deux axes perpendiculaires nord-sud; est-ouest. De larges fossés entourent le camp, dont la terre est rejetée à l'intérieur, ce qui permet la formation de talus, sur lesquels les soldats plantent des pieux permettant l'érection de remparts. Aux quatre coins du camp, des tours sont élevées afin de faciliter la surveillance du camp et de ses alentours.

Le camp est construit sur un terrain plat, proche d'un point d'eau et de prairies pour le fourrage des chevaux et des bêtes servant aux convois.

Ce type de camp provisoire est réalisé en deux heures, lorsque la légion arrive sur le site choisit, le tracé du camp est indiqué par des piquets de couleurs. Pendant qu'une partie de la légion s'occupe de creuser, une autre s'occupe du déboisement.

Le camp alors en cours de construction subit les premiers assauts des Nerviens.

"Notre cavalerie passa la rivière, en même temps que les frondeurs et les archers, et engagea le combat avec les cavaliers ennemis. Ceux-ci, tour à tour, se retiraient dans la forêt auprès des leurs et, tour à tour, reparaissant, chargeaient les nôtres ; et les nôtres n’osaient pas les poursuivre au-delà de la limite où finissait le terrain découvert. Pendant ce temps, les six légions qui étaient arrivées les premières, ayant tracé le camp, entreprirent de le fortifier."




Pourquoi ce blog

Passionné par l'histoire de mon village : Haspres, j'ai ouvert dernièrement un forum de discussion http://histoire.haspres.xooit.fr/index.php.

J'y ai proposé plusieurs sujets dont un particulièrement passionnant la bataille de la Sabis.
Quelques internauts y ont postés quelques messages alléchants, et m'ont proposés d'ouvrir le débat. C'est désormais chose faite.

Espérons qu'Internet, moyen de communication moderne, puisse apporter sa pierre à l'édifice.

Alors si la bataille de la Sabis vous intéresse....

Itinéraire emprunté par César

Quel est l'itinéraire emprunté ?

Probablement le plus direct, c'est à dire en ligne droite. Au début la progression est rapide, car les légions évoluent en Pays conquis. Ensuite la marche est ralenti par un enchevêtrement de haies, difficile à franchir. Ce système était réputé impénétrable même à la vue. "Ils taillaient et courbaient de jeunes arbres; ceux ci poussaient en largeur de nombreuses branches; des ronces et des buissons épineux croissaient dans les intervalles : si bien que ces haies, semblables à des murs, leur offraient une protection que le regard même ne pouvait violer."

Quelles sont les étapes durant ces trois jours ?

N'oublions pas que nous sommes au mois de juillet, on peut donc croire qu'il faisait chaud. Dans ses conditions à quelle vitesse évoluent les légions romaines, et ou ont elles établis successivement leur campement.

Les Romains construisent systématiquement à chaque halte un camp retranché leur permettant de s'abriter pour la nuit. Il est donc intéressant de retrouver par rapport à l'itinéraire possible l'emplacement d'un camp à chaque étape.

Les limites du territoire Nervien :

Ce point est essentiel dans la réflexion du point de vue stratégique, jusque ou les Nerviens ont ils laissés s'avancer César.

La carte suivante dressée par Monsieur René DAMIEN, auteur d'une Note sur "La campagne de César contre les Nerviens", publiée dans les n° 29 et 30 des actualités industrielles du Nord Oct - Dec 1960, permet de fixer les limites des territoires envahies.



Plusieurs escarmouches ont lieu et des Gaulois sont fait prisonniers. César les interroges, et "envoie en avant des éclaireurs et des centurions chargés de choisir un terrain propre à l'établissement d'un camp."

Jusqu'où les Nerviens ont ils laissés avancer César ?

1) Dans l'hypothèse ou César emprunte l'axe : AMIENS - ALBERT - BAPAUME - CAMBRAI, l'Escaut représente une première frontière naturelle à traverser, et donc une première position défensive.

Alors pourquoi les Nerviens laisseraient ils avancer César jusque sur les rives de la Selle ?

2) Beaucoup d'hypothèses ont situées la bataille sur la Sambre. Bien que la localisation puisse également correspondre, les légions seraient entrées profondément en territoire Viromandue ainsi qu'en territoire Nervien.

Toujours la même question, pourquoi les Nerviens laisseraient ils avancer César si loin dans leur territoire ?

Tactique Romaine

Dans leur marche, les légions (une légion comprend théoriquement 6000 hommes) étaient habituellement séparées l'une de l'autre par un convoi de bagage très important. Connaissant cette disposition, les Gaulois prévoient d'attaquer quand la première légion serait arrivée sur l'emplacement du camp et que les autres seraient encore loin derrière elle. Ainsi une fois cette légion mise en fuite, et le convoi pillé, les autres n'oseraient pas leur tenir tête.

Néanmoins, César tenu au courant, décide de modifier l'ordre de marche de ses légions, en plaçant les six plus aguéries en tête du convoi :

"Car à l'approche de l'ennemi, il avait pris les dispositions qui lui étaient habituelles : six légions avancaient sans bagages, puis venaient les convois de toute l'armée, enfin deux légions, celles qui avaient été levées le plus récemment, fermaient la marche et protégaient le convois".

Les opposants à César

Successivement les Suessiones (région de Soissons) - 50 000 hommes, les Bellovaques (région de Beauvais) - 60 000 hommes et les Ambiens (région d'Arras) - 10 000 hommes font leur soumission à César.

Plus tard les Atuatuques (Région de Namur) doivent rejoindre les Nerviens pour les aider dans la bataille. "Ils comptaient aussi sur l'armée des Atuatuques, et, en effet, elle était en route". Toutefois, ils n'arriveront pas à temps. Ce retard peut s'expliquer par rapport à la distance à parcourir jusque la Selle.


Les Nerviens (région de Cambrai, Bavai, Maubeuge) - 50 000 hommes s'allient aux Atrébates (région d'Arras) - 15 000 hommes et aux Viromandues (région de St Quentin) - 10 000 hommes.

César se méfie des Nerviens, et les qualifies ainsi : "C'étaient des hommes rudes et d'une grande valeur guerrière; ils accablaient les autres Belges de sanglants reproches pour s'être soumis à Rome et avoir fait litière de la vertu de leurs ancêtre; ils assuraient que, quant à eux, ils n'enverraient pas de députés et n'accepteraient aucune proposition de paix." - Guerre des Gaules, Livre II

mardi 19 février 2008

Le point de départ

Après la bataille de l'Aisne, César entreprend la conquête du pays des Ambiens : "Ceux ci, à son arrivée, se hâtèrent de faire soumission complète".

Commençons par fixer le débat au point de départ de César pour monter vers la Nervie : Livre II de la guerre des Gaules 57 AV JC :

"César, après trois jours de marche à travers leur pays, appris en interrogeant les prisonniers que la "Sabim" n'était pas à plus de dix milles de son camp; Tous les Nerviens avaient pris position de l'autre côté de cette rivière et ils y attendaient l'arrivée des Romains avec les Atrébates et les Viromandues, leurs voisins, car ils avaient persuadé ces deux peuples de tenter avec eux la chance de la guerre; Ils comptaient aussi sur l'armée des Atuatuques, et, en effet, elle était en route; les femmes et ceux qui, en raison de leur age, ne pouvaient être d'aucune utilité pour la bataille, on les avaient entassés en un lieu que des marais rendaient inaccessible à une armée."

De quel lieu sont partis les Légions Romaines, ou sont ils arrivées après trois jours de marche ?

Nous savons que les Romains sont partis des environs d'Amiens (SAMAROBRIVA), et qu'ils se rendent en pays Nervien (vers Bavay leur capitale ?).

"Un grand nombre de Belges soumis et d'autres Gaulois avaient suivi César et faisaient route avec lui; certains d'entre eux, comme on le sut plus tard par les prisonniers, ayant étudié la façon dont avait été réglée pendant ces jours là la marche de notre armée, allèrent de nuit trouver les Nerviens et leur expliquèrent que les légions étaient séparées l'une de l'autre par des convois très importants, etc....."